You are currently viewing La trousse à pharmacie et/ou de secours

La trousse à pharmacie et/ou de secours

Entre mon environnement familial, mon expérience en tant qu’animatrice et directrice de séjours et peut-être aussi ma “place” d’aînée, je suis habituée depuis longtemps à penser “santé” et notamment à me trimballer avec des médocs, voire avec une trousse de secours. Ce qui est d’autant plus nécessaire quand on part en voyage !

Mais pourquoi donc ?

Parce que vous me direz, il y a des médicaments là où je vais. Certes au Japon par exemple, pays développé où l’accès aux médicaments n’est pas complexe, pourquoi devrais-je charger ma valise avec des médicaments alors que je pourrais les trouver sur place ?

Déjà parce que si vous vous les faites prescrire par votre médecin en France, ils seront pris en charge par la sécurité sociale, et accessoirement votre mutuelle. Le remboursement, par la sécurité sociale, de médicaments prescrits à l’étranger n’est possible que pour l’Europe pour commencer, et pas l’Europe géographique, mais l’Union Européenne ! ET encore même dans ce cas-là, les remboursements sont restrictifs et ne couvrent pas forcément la totalité. Quand j’étais au Royaume Uni, j’ai dû me faire prescrire un médicament, j’ai bien sûr du avancer le médicament et me le faire rembourser une fois revenue en France, mais pour une raison obscure que je n’ai pas comprise (et en même temps ils ne font pas vraiment en sorte que ce soit compréhensible…) je n’ai pas obtenu un remboursement complet, alors que le prix était inférieur à celui pratiqué en France. Donc en gros, si vous voulez éviter les dépenses inutiles, pensez à demander à votre médecin de vous faire une ordonnance !

Ensuite parce que étrangement le vocabulaire de la santé and co n’est étrangement pas celui que l’on connaît le mieux (enfin pas moi en tout cas 🙄)…Donc, sauf à être bilingue, la barrière de la langue risque encore de vous poser un problème. Sans parler de certains pays qui ont du mal avec la langue internationale qu’est l’anglais (suivez mon regard 🇯🇵👀). Les modes d’emploi seront forcément dans la langue locale, peut-être en anglais si vous avez de la chance, ce qui signifie par exemple que vous ne serez pas apte à comprendre les contre-indications, les “mélanges” à ne pas faire.

Enfin parce que nous n’avons pas les mêmes médicaments d’un pays à l’autre. Il sera possible de trouver la même molécule, le même principe actif, mais le dosage ne sera pas forcément identique. Il y a même certains médicaments qui pourront être introuvable ou inaccessible sans une ordonnance. 

Pour résumer prendre ces propres médicaments permet d’éviter de faire des dépenses sur place, est un gage de praticité, et de sécurité.

Et légalement ???

La toute première chose à savoir c’est que la loi et la réglementation ne sont pas les mêmes d’un pays à l’autre. Même si, normalement le Paracétamol devrait être “accepté” dans tous les pays ce n’est pas forcément le cas, et c’est encore plus complexe pour des médicaments bien spécifiques comme les anti-dépresseurs par exemple, ou des médicaments classés dans les stupéfiants ou bien le canabis thérapeutique. En fonction des pays il sera plus ou moins facile de trouver les informations. Quand je suis partie au Japon, j’avais fait des recherches vu que je partais avec un médicament déjà sensible en France et que je partais pour un an. Tout est bien expliqué sur le site de l’ambassade. En gros il y avait 2 situations :

– Un traitement qui n’excède pas un mois,

– Un traitement qui excède un mois et/ou un médicament interdit ou “restreint” (consulter les organismes mentionnés sur leur page pour savoir quels médicaments sont concernés, ils répondent très rapidement).

Dans le premier cas, il n’y a rien à faire, dans le second, il faut remplir le Yakkan Shoumei. Notez bien que même si vous venez pour 2 semaines mais que vous venez avec un médicaments “sensible”, vous devez aussi remplir le formulaire. De même si vous venez pour plus d’un mois et que vous prenez une pilule contraceptive. J’ai donc rempli ce formulaire, fourni les documents demandés et, magie de l’administration japonaise, 48h après j’avais une réponse, ma demande était validée, je pouvais venir avec un an de prescription ! Je vous tease la suite, mais étrangement, ça ne s’est pas aussi bien passé du côté français !!!

Dans tout les cas, une chose est sûre, vous devez TOUJOURS avoir les ordonnances qui correspondent aux médicaments que vous emmenez, que vous soyez dans le premier ou le second cas. Même si ce n’est pas une obligation, de mon point de vue, ce serait jouer avec le feu de ne pas les prendre, tout simplement parce que si vous êtes dans le premier cas, la meilleure façon (et quasiment la seule) de le prouver, sera d’avoir la fameuse ordonnance qui prescrit le traitement. Comme on dit, mieux vaut prévenir que guérir. Bien évidemment l’ordonnance est obligatoire dans le second cas. Pour mettre toutes les chances de votre côté afin d’éviter tous problème, pensez à demander une prescription en DCI, Dénomination Commune Internationale. C’est déjà censé être le cas, mais mieux vaut le préciser au cas où. En DCI parce que comme je le disais plus haut, les médicaments peuvent être appelés par leur “nom commercial” ou par leur molécule. Et il est évident que, même si certains possède la même dénomination dans plusieurs pays, ce n’est pas le cas partout, la seule constante est la molécule. Donc Paracétamol et pas Doliprane®, Ibuprofène et pas Advil® !

Enfin, après avoir parlé de l’aspect légal de la destination, parlons de celui de la France. Là aussi il y a des restrictions, pas dans la quantité que l’on peut emporter à proprement parlé, mais la quantité que l’on peut “obtenir”. Les médicaments sont soumis à un maximum lors de la prescription,

Conformément au Code de santé publique, vous (pharmacien) ne pouvez pas délivrer et facturer en une seule fois une quantité de médicaments correspondant à une durée de traitement supérieure à 4 semaines ou à 30 jours, selon le conditionnement (à l’exception des médicaments pour lesquels des conditionnements trimestriels sont disponibles pour certaines pathologies chroniques)

comme les pilules contraceptives, qui sont prescrites pour 3 mois (une boite) souvent renouvelable tout les 3 mois. Mais si vous partez plus de 3 mois, pour un PVT par exemple, vous vous trouvez bloquée. Il est possible de faire une (prenez votre inspiration) demande de dérogation pour délivrance de médicaments pour séjour à l’étranger d’une durée supérieure à un mois.
Edit 06/02/2022 : Étrangement les informations ont “disparues”, je les trouve du côté pharmacien, qui dit que la demande devra être faite auprès de la CPAM puis ensuite présentée à la pharmacie si avis positif, alors que sur les formulaires que je trouve, le document doit être rempli puis donné à la pharmacie qui le transmettra à la CPAM 🤷🏻‍♀️🤦🏻‍♀️. Merci l’administration française et ses contradictions !
Contrairement aux conditions pour le Japon, tout est flou concernant cette procédure, et surtout les conditions pour obtenir un avis favorable, les médicaments concernés… Il est juste précisé qu’il faut faire la demande au moins 3 semaines avant (au vu de mon expérience je dirais même 1 mois et demi au minimum) et que l’avis favorable ne permettra d’obtenir que 6 mois maximum du traitement demandé (alors que le Japon accorde pour les PVT jusqu’à 1 an de traitement…🙄). Dans mon cas, j’ai reçu un avis favorable pour avoir…1 mois de mon traitement…ce qui était déjà ce que je pouvais obtenir, je peux vous dire que j’ai particulièrement rigolé (jaune) quand j’ai vu leur réponse. En gros l’avis n’était pas défavorable mais ne servait à rien.

Renseignez-vous bien avant de partir, autant du côté France sur comment obtenir vos médicaments, et prévoyez de le faire assez tôt, comme pour votre destination afin d’éviter de vous trouver dans une situation où vous pourriez être accusé de trafic par exemple.

Mais, que prendre ?

Tout d’abord, parlons de la trousse de secours. Alors forcément tout dépend du pays où vous partez, mais aussi des activités que vous prévoyez de faire. Le contenu sera différent si vous partez en Italie ou au Pérou, si vous prévoyez de visiter Rome ou de faire un trek au Machu Pichu ! Comme j’aime la randonnée, sans aller jusqu’au trek, j’ai toujours une trousse de secours dans ma valise. Au minimum il faut emporter du désinfectant, de quoi nettoyer une plaie (compresses), un gel hydroalcoolique, voir des gants, des pansements et du sparadrap. Quelle que soit la destination ou les activités, des pansements anti-ampoules peuvent vous éviter de douleurs inutiles. Des “solutions pour lavage ophtalmique”, on est jamais à l’abris d’une poussière dans l’oeil (ces trucs sont assez sadiques…), ce produit est d’autant plus important pour les personnes qui portent des lentilles. Et enfin du sucre pour palier à d’éventuelles hypoglycémies. Ces produits sont, selon moi, le minimum à avoir au moins dans sa valise. Pour des destinations plus “périlleuses” ou certaines activités, une crème anti-démangeaison peut-être incontournable, de même qu’un gel contre les coups, fatigue musculaire… une paire de ciseaux, une pince à épiler, des bandes extensible et enfin, une couverture de survie. Et j’ai failli oublier des comprimés pour désinfecter l’eau.

Concernant les médicaments, là aussi certains me semble incontournable mais résulte aussi “d’habitudes” ou de connaissance de soi-même. Je ne pars jamais sans paracétamol, ibuprofène et spasfon. Vu que je fais parfois des allergies, j’ai toujours un antihistaminique (desloratadine) et ce quelle que soit la saison, chaque pays à une flore propre en fonction des saisons, je préfère l’avoir trimballé pour rien, que de passer mes vacances à éternuer, me moucher et avoir les yeux qui piquent (et encore c’est assez soft chez moi). J’ai régulièrement mal aux épaules et au dos (tendinites entre autre) donc j’ai habituellement du gel diclofénac/nifluril® ou assimilé. Un autre médicament qui me semble indispensable depuis mon dernier voyage, c’est un anti-diarrhéique. C’est le médicament qu’on réserve en général aux pays où l’eau n’est pas potable et où le risque d’avoir la turista est important. Et donc pendant mon dernier voyage j’ai “attrapé” la turista d’une manière assez bête, mais non moins originale, j’ai sauté dans un cenote (sorte de gouffre avec de l’eau) au Mexique et intelligente que je suis, je me suis mise a crier donc je suis rentrée dans l’eau la bouche ouverte et j’ai bu la tasse 🙄🤔. Mais je sais aussi qu’en fonction des pays, la gastronomie peut suffire à déranger certains estomacs et je trouve ça dommage de se gâcher un séjour à cause d’une diarrhée (je dois vous avouer que c’est ma chère et tendre mère qui avait ajouté ces médicaments-là à ma valise quasiment au dernier moment…ben je l’ai bénie quand j’en ai eu besoin !!).

Pour terminer, pensez bien à embarquer tout les médicaments spécifiques à vos pathologies ou besoins. Si vous prenez la pilule contraceptive (oui désolée jsuis une meuf donc c’est forcément un truc auquel on pense), mais aussi pour les diabétiques par exemple.

Bien évidemment, tout ce que je mentionne est le fruit de mes expériences, de mes habitudes et de mon “historique santé”. Ce n’est pas une liste exhaustive et surtout ça ne prends pas en compte les spécificités de chacun. La personne la mieux placée pour vous renseigner, et surtout faire les prescriptions, reste votre médecin personnel qui vous suit, vous connait et connait vos antécédents. C’est lui qui pourra vous conseiller en fonction de la destination en prenant en compte votre historique santé !

Et vous, vous prenez quoi dans vos bagages d’habitude ? Vous avez une anecdote où un médicament vous a sauvé le séjour ou au contraire il vous a manqué ?

Laisser un commentaire